Madagascar, parmi les 190 pays signataires de la Convention des Nations Unies contre la Corruption de 2003, fait face à un problème majeur : la corruption. Cette pratique est devenue monnaie courante au sein de l'administration publique, presque considérée comme une norme de "bonne manière". La situation est devenue si grave que la corruption est largement tolérée, voire nécessaire pour accomplir certaines tâches. Bien que Madagascar soit membre de cette convention internationale, la conformité du pays reste insuffisante, malgré les efforts déployés pour lutter contre ce fléau.
La lente mise en place du système anti-corruption
Madagascar a mis en place son propre système anti-corruption (SAC) en s'inspirant de la Convention des Nations Unies. Cependant, la mise en place de ce système a été lente, ce qui a contribué à la faible conformité du pays à la Convention. Les défis institutionnels et le contexte national et international en constante évolution ont entravé la progression de Madagascar dans ce domaine.
Un bilan en demi-teinte
Malgré les obstacles, Madagascar a accompli des progrès significatifs en matière de lutte contre la corruption, tant sur le plan institutionnel que juridique. Le pays a adopté une stratégie nationale de lutte contre la corruption en 2015, et des réformes institutionnelles importantes ont été mises en place. Cela inclut la création des Pôles Anti-Corruption et de l'Agence de Recouvrement des Avoirs Illicites, ainsi que l'adoption de lois contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme. Cependant, malgré ces avancées au niveau des lois et des institutions, la corruption persiste dans la vie quotidienne de la population. Les "petites corruptions" entre citoyens et fonctionnaires publics, ainsi qu'entre citoyens et acteurs du secteur privé, continuent d'exister sans être suffisamment sanctionnées. Les pratiques de corruption à des échelons plus élevés restent souvent invisibles.
Un chemin à poursuivre
Bien que Madagascar ait fait des pas importants dans la lutte contre la corruption, il reste encore beaucoup à faire pour garantir une conformité totale à la Convention des Nations Unies contre la Corruption. La mise en place d'outils juridiques et institutionnels est une première étape, mais leur utilisation efficace et efficiente est tout aussi essentielle. La lutte contre la corruption doit devenir une réalité tangible dans la vie quotidienne des citoyens, et ce, à tous les niveaux de la société malgache.