Le renouvellement des générations ne fonctionne plus comme par le passé et le modèle de la ferme familiale est à l'agonie.
Le Salon de l’agriculture a ouvert ses portes ce week-end à Paris, mais la profession a le plus grand mal à séduire de nouveaux candidats. Les viticulteurs, les tractoristes ou les cueilleurs sont les métiers où la pénurie est la plus sensible. La crise des vocations ne date pas d’hier. Entre 2010 et 2020, 100 000 fermes ont disparu faute de repreneur et 40 000 emplois ont été engloutis dans ce sillage. À cette date, la moitié des agriculteurs aujourd'hui en activité seront en retraite et seulement un sur trois a trouvé un successeur. Le renouvellement des générations ne fonctionne plus comme par le passé et le modèle de la ferme familiale est à l'agonie.
Des solutions existent pourtant pour sortir de cette crise. La robotisation dans certaines activités agricoles permet de compenser facilement le manque de bras. Sinon, la fragmentation de l’activité agricole et le recours à la sous-traitance redessinent les contours du métier de paysan. Les coopératives, les agences spécialisées dans la location de matériel recrutent de plus en plus de techniciens experts dans des domaines assez pointus. Ils pourraient être le vivier du renouvellement des générations. À condition qu’ils aient les moyens de financer leur projet.
La cherté du foncier aggrave la crise des vocations. Comprise entre 500 000 et un million d’euros, une barre trop souvent hors de portée pour les plus jeunes. Y remédier est indispensable pour éviter la désertification des campagnes. Certaines régions expérimentent déjà l’accompagnement des nouveaux candidats en facilitant le passage du statut de salarié agricole à celui de chef d’exploitation avec un soutien financier sur le moyen terme. C’est peut-être l’avenir d'une agriculture française en proie à de multiples défis.