Le spectre du carburant frelaté refait surface, suscitant l'inquiétude parmi les automobilistes et les acteurs de l'industrie pétrolière. Cette résurgence de la fraude met en lumière la nécessité de mesures rigoureuses pour enrayer ce fléau.
Les automobilistes se demandent si les autorités ont relâché leur vigilance, car le carburant frelaté fait à nouveau des ravages sur leurs véhicules. Ce phénomène gagne en ampleur ces derniers temps, provoquant frustration et colère parmi les usagers.
L'un des problèmes clés est que malgré les efforts déployés par les distributeurs pétroliers pour maintenir des normes de qualité, les fraudeurs trouvent toujours de nouvelles ruses pour échapper aux contrôles. Cette pratique illicite consiste à mélanger du pétrole moins cher par litre avec du diesel ou de l'essence, générant ainsi un produit de moindre qualité. Les principaux acteurs de cette fraude sont souvent les conducteurs de camions de transport de carburant, complices de ce trafic qui se déroule en dehors des stations-service et parfois avec la complicité de distributeurs peu scrupuleux.
Les trafiquants tirent profit de cette activité illégale en vendant ce mélange à un prix proche de celui du carburant régulier, soit 4 900 ariary pour le diesel et 5 900 ariary pour l'essence, tandis que le prix du pétrole subventionné, largement utilisé par les ménages, est seulement de 2 900 ariary par litre. Cette différence de prix constitue une manne financière considérable pour les fraudeurs, qui profitent ainsi à la fois des consommateurs, des compagnies pétrolières et de l'État.
Il est regrettable que les trafiquants puissent bénéficier de la subvention sur le pétrole destinée à aider les ménages vulnérables. Les professionnels de la distribution pétrolière s'interrogent également sur la hausse significative des ventes de pétrole lampant, suggérant que les trafiquants pourraient utiliser cette substance pour effectuer leurs mélanges frauduleux avec de l'essence et du diesel.
Face à cette résurgence alarmante du carburant frelaté, il est impératif que les autorités, en particulier le ministère de l'Énergie et des Hydrocarbures et l'Office Malgache des Hydrocarbures (OMH), intensifient leurs efforts pour lutter contre cette fraude. Un combat qui pourrait être plus efficace s'il implique toutes les parties prenantes, y compris les forces de l'ordre. La protection des consommateurs et la préservation de l'intégrité de l'industrie pétrolière sont des enjeux cruciaux pour le bien-être économique et la sécurité de Madagascar.