Le Président français, Emmanuel Macron, a ouvert une nouvelle page dans les relations entre Paris et la Corse lors de sa visite à Ajaccio le 28 septembre. Il a suggéré une évolution constitutionnelle pour accorder à la Corse "une autonomie dans la République", tout en clarifiant que cela ne se fera pas "contre l'État" ou "sans l'État".
Le contexte
Après dix-huit mois de discussions intenses, suite à une explosion de violences en 2022 en Corse, Macron a plaidé pour une reconnaissance de la spécificité insulaire dans la Constitution française. Son intention est claire : sortir du "statu quo" qui serait un "échec" pour tous.
Les détails de la proposition
Macron a donné "six mois" pour que tous les groupes politiques corses, depuis les indépendantistes jusqu'à la droite, trouvent un "accord" avec le gouvernement. Cet accord serait la première étape vers une modification constitutionnelle concernant le statut de la Corse.
Réaction locale
La présidente de l'Assemblée de Corse, Marie-Antoinette Maupertuis, a souligné la nécessité de reconnaître le peuple corse et d'accorder une place officielle à la langue corse. Macron a répondu positivement, espérant une meilleure intégration de la langue corse dans la vie quotidienne et dans l'éducation.
Le défi politique
Bien que le discours de Macron soit historique, la route vers l'autonomie sera pleine de défis. Les nationalistes corses ont leurs demandes, dont certaines peuvent franchir des "lignes rouges" pour certains politiciens continentaux. Toute modification constitutionnelle nécessite une majorité des trois cinquièmes au Congrès (Assemblée nationale et Sénat réunis).
Hommages historiques
Après avoir abordé ces questions politiques sensibles, Macron a rendu hommage aux résistants corses lors du 80e anniversaire de la libération de l'île en 1943. La Corse a été le premier territoire français à être libéré pendant la Seconde Guerre mondiale.
La proposition d'autonomie pour la Corse marque un tournant potentiel dans les relations entre l'île et le continent. Cependant, le chemin vers l'autonomie est parsemé d'obstacles politiques et nécessitera un consensus entre divers groupes politiques pour devenir une réalité.