Depuis un certain temps, un nombre alarmant de témoignages met en lumière la vulnérabilité croissante des migrants subsahariens en Tunisie. Koné, un jeune Ivoirien, se trouve sans nouvelles de sa demi-sœur, Mariam âgée de 15 ans, depuis plus d'une semaine. L'information qui lui parvient indique que Mariam est retenue contre sa volonté par d'autres migrants à Sfax, la deuxième ville du pays. Ce cas n'est malheureusement pas isolé. Depuis octobre dernier, des rapports inquiétants signalent l'émergence d'un nouveau type de trafic impliquant des migrants subsahariens, originaires de divers pays, victimes d'enlèvements suivis de séquestration à Sfax, visant à extorquer de l'argent à leurs proches. Les rançons pour leur libération peuvent atteindre plusieurs centaines d'euros.
Le Monde Afrique a recueilli plusieurs témoignages convergents de proches des victimes, obtenus des informations sur les lieux de détention ainsi que des preuves de transferts d'argent effectués pour obtenir leur libération. En coulisses, les autorités collaborent discrètement avec des avocats et des organisations de défense des droits de l'homme pour mettre un terme à ce phénomène alarmant. Il est étroitement lié à la répression subie par les migrants en provenance d'Afrique subsaharienne établis en Tunisie.
Cette série d'enlèvements inquiétante soulève de sérieuses préoccupations quant à la sécurité et au bien-être des migrants subsahariens dans le pays. Les autorités, tout en prenant des mesures en coulisses pour enrayer cette situation, doivent rapidement intensifier leurs actions pour assurer la protection et la sécurité de cette population vulnérable, confrontée à une menace grandissante de la part de ces réseaux de kidnappings.