La Haute Cour Constitutionnelle (HCC) du pays est actuellement au cœur d'un tumulte politique intense. Suite aux controverses générées par la validation de la candidature d'Andry Rajoelina et la mise en place d'un gouvernement collégial, la HCC a dû monter au créneau pour défendre ses décisions. Le climat est d'autant plus tendu que de nombreux candidats et organisations de la société civile mettent en cause l'impartialité de l'institution.
Respect de la constitution
Le président de la HCC, Florent Rakotoarisoa, s'est récemment exprimé en affirmant que les décisions de la Cour étaient en totale conformité avec la Constitution. Selon lui, l'idée d'un "coup d'État institutionnel" ne tient pas la route. La mise en place d'un gouvernement collégial a été justifiée par le fait que le président du Sénat a volontairement renoncé à l’intérim de la présidence de la République. Rakotoarisoa insiste sur le fait que cette démarche n'est nullement anticonstitutionnelle.
Question de la candidature d'Andry Rajoelina
Pour ce qui est de la candidature controversée d'Andry Rajoelina, le président de la HCC déclare qu’il n’est pas du ressort de la Cour de vérifier la nationalité française ou non du candidat. Selon lui, le dossier de Rajoelina est complet, ce qui le rend éligible à se présenter aux élections présidentielles.
Accusations d’impartialité et boycott
L'invitation de la HCC à une réunion d'information n'a pas été bien reçue par les candidats, dont 10 sur 13 ont décidé de boycotter l'événement. Cette réaction en dit long sur le niveau de défiance envers l'institution. Les candidats accusent la HCC d'être partiale, mettant en avant la proximité de certains de ses membres avec le pouvoir en place.
Impact sur la confiance électorale
L’Union européenne, dans sa mission de suivi électoral en 2022, a déjà pointé du doigt des irrégularités concernant les nominations à des postes clés. La présence de personnes réputées proches du pouvoir dans des institutions aussi cruciales que la HCC ou la Ceni (Commission Électorale Nationale Indépendante) risque de miner la confiance des électeurs dans le processus démocratique, surtout en perspective des scrutins de 2023.
Vers un apaisement ou une escalade ?
Dans cette situation complexe, la HCC se trouve dans une position délicate. Sa légitimité est mise en question, non seulement par les candidats mais également par la société civile et les organisations internationales. Pour rétablir la confiance, des mesures transparentes et des justifications solides seront nécessaires. Sinon, le pays pourrait s'enfoncer davantage dans une crise de confiance institutionnelle qui nuirait gravement à la démocratie.