Jeudi, le PDG de TikTok, Chew Shou Zi, a été auditionné par le Congrès américain, marquant la fin d'une bataille lancée par la société chinoise pour gagner la confiance des Américains malgré les dépenses de milliards de dollars.
Le PDG de TikTok, Chew Shou Zi, a été auditionné au Congrès américain pour répondre aux préoccupations concernant la sécurité nationale américaine. Si la réponse est insatisfaisante, cela pourrait entraîner la vente forcée ou l'interdiction de l'application sur le territoire américain, ce qui serait catastrophique pour l'entreprise dont les États-Unis représentent entre 30 % et 40 % de son chiffre d' affaires. que Donald Trump a tenté d'interdire l'application Depuis en 2020, TikTok a lancé son "Project Texas" pour rassurer les autorités américaines en prouvant son indépendance vis-à-vis de ByteDance, la société mère chinoise.
Le plan d'attaque de TikTok pour apaiser les craintes des autorités américaines implique la création d'une filiale américaine, TikTok US Data Security Inc. (USDS), qui s'occupe de la modération du contenu et de l'accès aux données des utilisateurs américains. Oracle sera le gardien des données sur le sol américain, tandis que des "centres de transparence" permettront de vérifier que les données personnelles des utilisateurs ne sont pas invisibles en Chine et que l'algorithme de TikTok n'est pas sujet à la censure chinoise .
TikTok prévoit de dépenser 1,5 milliard de dollars pour mettre en place le Project Texas, qui comprend la création d'une structure américaine et la remise des clefs de l'accès aux données des utilisateurs américains à Oracle. Toutefois, la principale préoccupation pour TikTok n'est pas la protection des données, mais plutôt la crainte que la Chine utilise le réseau social pour la propagande. Pour lutter contre cela, TikTok a lancé une campagne de lobbying à Washington, mais se heurte à l'opposition des géants américains du Net, tels que Facebook.
L'interdiction éventuelle de TikTok aux États-Unis pourrait avoir des conséquences pour d'autres pays, tels que le Royaume-Uni, qui ont déjà annoncé l'interdiction de l'application sur leurs appareils. Cette affaire reflète un débat plus large sur la gouvernance des données et la tendance actuelle au protectionnisme en la matière, avec de plus en plus de pays cherchant à contrôler la destination des données personnelles exploitées par des groupes étrangers. L'affaire TikTok prouve ainsi que la protection des données personnelles est devenue une question de souveraineté nationale et d'affrontement géopolitique, même si cela concerne des vidéos souvent futiles.