top of page

L'ACTUALITÉ DE LA GRANDE ÎLE DEPUIS 1929

LE FARAFATSE ET LES PIROGUES TRADITIONNELLES VEZO 

Photo du rédacteur: Andriamihaja RafanomezantsoaAndriamihaja Rafanomezantsoa

Par

RABE Jules, Doctorant à l’Université de Toliara

TSIKOMIA Amaïd Arsan Miariarison, Professeur, Université de Toliara



RESUME

Cette communication se concentre sur la préservation du bois « farafatse », essentiel à la construction des pirogues traditionnelles à balancier vezo dans la région Sud-Ouest de Madagascar. L’objectif principal est de garantir la pérennité de cette ressource cruciale en minimisant les impacts environnementaux associés à son exploitation. La dégradation précoce des pirogues, due à l’imprégnation par l’eau salée, pose un dilemme aux pêcheurs locaux. Ils sont confrontés au choix entre préserver leurs traditions ancestrales en utilisant ces embarcations ou trouver des solutions pour garantir la durabilité de leurs activités. La protection de bois « farafatse » dans cette région est insuffisante. Face à ces problèmes, une approche à double volet est recommandée. Premièrement, elle recommande une meilleure gouvernance des ressources,  deuxièmement, l’utilisation stratégique de couches de fibre de verre pour protéger le bois « farafatse » de l’eau de mer corrosive est recommandée. Ces solutions visent à assurer sa conservation tout en préservant les traditions et l’environnement.

ABSTRACT

This focuses on the preservation of « farafatse » wood, essential for the construction of traditional vezo canoes in the South-West region of Madagascar. The main objective is to guarantee the sustainability of this crucial resource by minimizing the environmental impacts. The early deterioration of the canoes, due to impregnation by salt water, poses a dilemma for local fishermen. They are faced with the choice between preserving their ancestral traditions by using these boats or finding solutions to guarantee the sustainability of their fishing activities. Since « farafatse » wood is a resource limited. Its insufficient protection in the face of increasing pressures threatens the sustainability of ecosystems. To solve these problems, the thesis proposes a two-pronged approach. First, it recommends better resource governance. Second, to preserve traditional canoes, it recommends the strategic use of layers of fiberglass to protect the « farafatse » wood from corrosive seawater. Its conservations while preserving traditions and the environment.

Mots clé / Keywords: « farafatse », développement durable, pirogue traditionnelle vezo.

INTRODUCTION

  À Madagascar, la pêche représente un secteur économique majeur. Les engins utilisés dans cette activité peuvent pourtant avoir des impacts négatifs sur l’environnement. C’est le cas des pirogues traditionnelles à balancier vezo dont l'utilisation génère des modifications significatives dans l'écosystème forestier. On peut par exemple observer ces modifications dans la forêt de Ranobe située dans la commune rurale de Belalanda à 15 km de Tuléar. En effet, c’est l’exploitation des ressources forestières pour la fabrication des pirogues qui soulève ici des problèmes de préservation. L’arbre « farafatse », dont le bois est utilisé par les vezo, population marine du Sud-Ouest, pour la confection de leur embarcation, est particulièrement menacé d’extinction. L'objectif central de cette étude est de promouvoir la préservation durable et la gestion judicieuse du « farafatse » qui est essentiel pour les petits pêcheurs. Au-delà de la préservation de l’arbre, l'accent est mis sur les avantages socio-économiques des petits pêcheurs, anticipant une stabilité accrue et des coûts opérationnels moindres. Une approche multidisciplinaire intégrant les dimensions environnementales, économiques et sociales est préconisée car elle permet de concilier la préservation du patrimoine forestier avec la durabilité des activités de pêche, offrant ainsi des perspectives novatrices pour la région. Il s’agira de tenir compte du fait que l'imprégnation par l'eau salée est à l’origine de la dégradation rapide des pirogues, et accélère l’exploitation de la forêt de  « farafatse », alors menacée de dégradation.  Cette problématique nécessite des solutions innovantes pour assurer la durabilité de ces embarcations et garantir la pérennité de la ressource forestière. 

I. Méthodologie

I.1. Cadre théorique

La Résilience Écologique : Cette théorie explore la capacité des écosystèmes à absorber des perturbations tout en maintenant leur structure et leurs fonctions. Appliquée au contexte des pirogues traditionnelles, elle pourrait aider à comprendre comment renforcer la résilience des embarcations tout en préservant l'écosystème forestier de Ranobe.

Les Systèmes Complexes : Les pirogues traditionnelles et leur relation avec l'écosystème forment un système complexe. La théorie des systèmes complexes offre des outils pour analyser les interactions entre les différents éléments du système.

Écologie Humaine : Cette approche considère l'interaction entre les communautés humaines et leur environnement. L'utilisation du bois « farafatse » pour les pirogues est un élément clé de cette interaction, et l'écologie humaine pourrait aider à évaluer les implications sociales et économiques des changements proposés.

Gestion des Ressources Naturelles : Les principes de gestion des ressources naturelles peuvent fournir des cadres pour élaborer des plans de reboisement spécifiques au bois « farafatse » et pour impliquer les communautés locales dans la préservation de cette ressource.

Développement Durable : L'objectif de contribuer au développement régional tout en préservant les ressources s'aligne avec les principes du développement durable. Cette théorie pourrait guider la recherche vers des solutions qui équilibrent les aspects économiques, sociaux et environnementaux.

Gouvernance Environnementale : Étant donné que la thèse propose des recommandations pour une meilleure gouvernance des ressources, la théorie de la gouvernance environnementale offre des cadres pour évaluer les mécanismes de prise de décision et d'implémentation des politiques.

Conservation de la Biodiversité : Étant donné que le bois « farafatse » est lié à la biodiversité dans la région de Ranobe, cette théorie peut être utilisée pour évaluer les implications de la dégradation de cette ressource sur la diversité biologique.

Droits de l'Homme : Dans le contexte de l'implication des communautés locales dans les décisions liées au projet minier, la théorie des droits de l'homme peut être appliquée pour évaluer la participation équitable des parties prenantes et promouvoir une approche éthique.

I.2. Cadre méthodologique

La conduite de ce projet repose sur une méthodologie qui associe des recherches bibliographiques approfondies et des enquêtes sur le terrain, dans le cadre d'une approche environnementale, dans le but de proposer une solution durable et efficace aux problématiques liées à l'extinction du bois « farafatse ». La recherche bibliographique, centrée sur l'analyse documentaire, constitue un pilier essentiel de cette démarche. Cette phase a permis d'examiner en profondeur les travaux préexistants, les orientations politiques, les initiatives de développement et les théories socio-économiques et environnementales applicables pour le champ d'étude en question. Cette exploration documentaire a été l'occasion d'acquérir une compréhension approfondie du contexte socio-économique et des enjeux environnementaux spécifiques liés au déclin du bois « farafatse ». Le volet des enquêtes sur le terrain a constitué une étape primordiale de cette méthodologie. En se penchant sur les réalités locales, ces enquêtes ont permis de tirer des données empiriques de première main, éclairant la situation actuelle, les défis rencontrés par les petits pêcheurs vezo, et les implications concrètes de l'utilisation du bois « farafatse » dans la construction des pirogues. En complément de l'investigation documentaire, la méthodologie a inclus des enquêtes sur le terrain, visant à collecter des données empiriques et à approfondir la compréhension des dynamiques communautaires, des pratiques de pêche et des défis susceptibles de faire face aux pêcheurs de la région. Ces enquêtes ont été prévues au moyen d'entretiens semi-structurés, d'observations participantes et d'analyses de documents pertinents. Les données ainsi recueillies ont été soumises à une analyse systématique et déterminée, s'appuyant sur des méthodes qualitatives d'analyse de contenu. L'objectif fondamental de cette démarche méthodologique réside dans la proposition d'une analyse approfondie et contextuelle visant à soutenir la préservation du bois « farafatse », tout en mettant en lumière les enjeux spécifiques relatifs à l'amélioration de la durée de vie des pirogues traditionnelles. Les spécimens vivants identifiés au cours des enquêtes sur le terrain ont également contribué à cette compilation. Pour traiter ces données géographiques, le logiciel QGIS a été employé, permettant la superposition des coordonnées sur la carte des Aires Protégées de Madagascar. Cette étape a permis de déterminer le nombre de sous-populations situées à la fois à l'intérieur et à l'extérieur des Aires Protégées. De plus, l'étude de la répartition géographique a fourni des informations cruciales sur l'aire d'occurrence de l'espèce, qui représente la superficie totale de l'aire géographique qu'elle occupe. De manière complémentaire, l'aire d'occupation, c'est-à-dire la portion de l'aire d'occurrence effectivement occupée par l'espèce, a également été calculée. Ces paramètres sont fondamentaux pour évaluer la situation de l'espèce et estimer son risque d'extinction.

 

Figure 1 : Schématisation de la méthodologie      

II. Résultats et discussions

II.1. La ressource forestière  » farafatse » 

Le bois de cœur de Givotia Madagascariensis se distingue par plusieurs caractéristiques remarquables. Il se distingue nettement de l'aubier par sa teinte blanchâtre,  qui peut s'étendre jusqu'à une largeur maximale de 6 cm. Sa structure présente un fil rectiligne et une texture grossière. Du point de vue de la densité, ce bois est classé comme léger, affichant une valeur de 170–260 kg/m³ à une humidité de 12 % (RAKOTOARIMINO, 2022). Il sèche rapidement à l'air, avec peu de déformation notable. Le matériau est facile à travailler et à façonner, bien que sa finition esthétique puisse être limitée. Toutefois, il présente une durabilité relativement faible, ce qui nécessite le remplacement des pirogues monoxyles fabriquées à partir de ce bois après une période de 1 à 1,5 ans avec contact à l’eau de mer. Il est également important de noter que ce bois peut être traité avec des agents de préservation de manière relativement aisée.

Givotia Madagascariensis, membre de la famille des Malvaceae, est un arbre à feuilles caduques de taille moyenne, emblématique de la biodiversité endémique de Madagascar. Sa morphologie distincte se caractérise par les éléments suivants : 

Taille et Port : Givotia Madagascariensis atteint généralement une hauteur maximale de 30 mètres, avec un tronc élancé et droit qui peut s'étendre sur une hauteur allant jusqu'à 16 mètres, présentant un diamètre maximal de 120 cm. 

Écorce : L'arbre se distingue par l'apparence de son écorce. L'écorce externe affiche une texture lisse de couleur blanc jaunâtre, créant un contraste visuel distinct. En revanche, l'écorce interne présente une texture granuleuse. 

Cime : La cime de Givotia Madagascariensis est relativement étroite, ce qui contribue à son profil élancé. Cette caractéristique morphologique influe sur la manière dont l'arbre capte la lumière solaire et participe à sa compétition. 

• Feuilles : Les feuilles de Givotia Madagascariensis sont disposées de manière alternée et sont de structure simple, sans présenter de stipules. Les pétioles, qui peuvent atteindre jusqu'à 17,5 cm de long, peuvent présenter des glandes. Les feuilles sont variables en largeur, allant de 5,5 à 17 cm, et en longueur, de 8 à 25 cm. Elles sont faiblement à fortement lobées, généralement avec 3 à 5 lobes, chacun se terminant par une pointe acuminée et dentelée de manière irrégulière. Le revers des feuilles présente une légère pilosité, avec des poils étoilés de couleur rougeâtre ou blanchâtre, ainsi que des glandes et des points translucides. Le système de nervures est palminervé, avec généralement 5 à 7 nervures émergeant de la base de la feuille.   

Rameaux : Les rameaux de l'arbre sont couverts de poils étoilés de manière courte, conférant à ses jeunes parties une texture caractéristique. 

Les caractéristiques morphologiques de Givotia Madagascariensis en font un élément botanique remarquable de Madagascar. Sa taille modérée, son écorce contrastée et ses adaptations morphologiques contribuent à son rôle en tant que composant essentiel des écosystèmes forestiers de la région (RAKOTOARIMINO, 2022). Cette description morphologique fournit un aperçu de la physionomie distinctive de cette espèce végétale endémique. L'espèce végétale endémique Givotia Madagascariensis occupe un habitat exclusif à l'ouest de Madagascar, avec une distribution géographique s'étendant de la province d'Antsiranana au nord jusqu'au cours du fleuve Onilahy, situé dans la province de Toliara au sud. Cette plante, parfaitement adaptée aux conditions environnementales particulières de cette région, occupe une niche écologique précise et constitue un élément significatif de la biodiversité locale (RAZANAKA, 2004). 

Dans le district de Toliara II, situé dans la forêt de Ranobe, les données dans le tableau 1 ci-dessous révèlent un nombre substantiel d'abattages, atteignant 945, impliquant 68 auteurs, sans toutefois signaler de dossiers contentieux ni d'individu arrêté.

 Tableau 1 : Statistique d’abattage de bois « farafatse » non règlementé, dans la région Sud-Ouest de Madagascar en 2022

Districts

Nombre d’abattages

Nombre d’auteurs

Dossier contentieux

Individu arrêté

Taux d’abattages  

Toliara II

(foret de Ranobe)

945

68

00

00

70,41%

Ankazoabo  Sud

351

42

00

00

26,15%

Beroroha

46

11

00

00

03,42%

                                        

Le taux d'abattages annuel est élevé, se chiffrant à 70,41%, soulignant une activité soutenue et potentiellement non réglementée. Ankazoabo Sud, quant à lui, affiche des statistiques moins prononcées avec 351 abattages, 42 auteurs, et aucun dossier contentieux ni individu arrêté. Le taux d'abattages annuel s'élève à 26,15%, démontrant une activité moindre par rapport à Toliara II. Le District de Beroroha présente des chiffres encore plus modestes, avec 46 abattages, 11 auteurs, et aucune activité contentieuse ou arrestation. Le taux d'abattages annuel est particulièrement bas, à 3,42%, indiquant une situation relativement stable. À la lumière de nos investigations, il a été constaté que le marché du bois « farafatse » et des pirogues traditionnelles s'étend sur trois régions distinctes, à savoir la région Androy, la région Anosy et la région Atsimo Andrefana. Ces régions procurent leur approvisionnement en bois « farafatse » et en pirogues traditionnelles à partir de trois districts spécifiques, à savoir Toliara II situé dans la forêt de Ranobe, le district d’Ankazoabo Sud et de Beroroha. Nos recherches ont mis en évidence que le marché du bois « farafatse » évolue entièrement dans le secteur informel, dépourvu de tout suivi ou contrôle de la part des autorités compétentes. Sur le plan socio-économique, la dépendance continue à l'égard de cette ressource pour la construction de pirogues et d'autres produits artisanaux peut créer des vulnérabilités économiques pour les communautés locales, en particulier si les stocks de bois s'épuisent. Les efforts de conservation doivent donc prendre en compte non seulement la protection de l'espèce elle-même, mais aussi le bien-être des populations qui en dépendent. La conservation de cette espèce et de sa ressource bois requiert une approche équilibrée qui tienne compte à la fois des impératifs de préservation environnementale et des besoins socio-économiques des communautés locales (DANDOY G., 1969). Cette équation complexe souligne l'importance de l'élaboration de stratégies de gestion et de conservation à long terme pour assurer la durabilité de cette ressource unique. La forêt de Ranobe s'étend au sein de la commune rurale de Belalanda, relevant du district de Toliara II, situé dans la région du Sud-Ouest de Madagascar. S'étalant sur une superficie d'environ 500 000 hectares, elle renfermait dans son sein une aire protégée désignée l'Aire protégée de Ranobe, couvrant une étendue d'environ 49 000 hectares (WWF). La forêt de Ranobe, distante d'environ 15 kilomètres de Toliara, possède des caractéristiques distinctives propres. Cependant, l'attention se concentre ici sur l'essence forestière nommée « farafatse », un matériau spécifique destiné à la construction des moyens de navigation maritimes utilisés par les petits pêcheurs de la région. Au sein de la forêt de Ranobe, le bois de pin, désigné localement comme « farafatse », se distingue par son appellation scientifique. Cette forêt revêt une importance cruciale pour les activités et la subsistance des communautés côtières, dont les petits pêcheurs dépendent largement des ressources naturelles environnantes. Le bois « farafatse », issu de la pinède de Ranobe, est une ressource fondamentale pour la fabrication des embarcations maritimes traditionnelles utilisées par ces pêcheurs. Cependant, la disponibilité et la durabilité de cette ressource sont aujourd'hui menacées par la demande croissante et la surutilisation, soulevant des préoccupations importantes quant à la conservation à long terme de cette essence forestière vitale pour les moyens de subsistance des populations locales. Les petits pêcheurs qui opèrent dans cette région dépendant largement de l'arbre Givotia Madagascariensis pour la construction de leurs pirogues, ce qui a engendré une pression significative sur cette ressource forestière. La proximité géographique de la forêt de Ranobe avec le littoral de Toliara accentue cette pression, en faisant du bois « farafatse » une cible fréquente de prélèvement. Dans ce contexte, l'urgence de conserver cet arbre devient une préoccupation centrale afin d'assurer sa continuité pour les générations à venir. L'exploitation excessive de cet arbre, qui se traduit par sa destruction continue, soulève des inquiétudes quant à la viabilité de sa population au sein de la forêt de Ranobe (ALTIERI M.A., 1987). Cette situation révèle la nécessité impérieuse d'adopter des mesures de protection et de conservation afin de prévenir son déclin et son éventuelle extinction. La préservation du bois de Givotia Madagascariensis est une démarche intrinsèquement liée à la perspective de développement durable, où l'utilisation responsable des ressources naturelles est essentielle pour garantir l'équilibre entre les besoins actuels et les aspirations futures. La régénération naturelle du « farafatse » est étroitement liée à ces variations saisonnières. La plante a évolué pour résister aux stress hydriques associés à la saison sèche, ce qui lui confère un avantage compétitif dans des environnements où les ressources en eau sont limitées. Cette adaptation écologique spécifique a permis au « farafatse » de jouer un rôle essentiel dans les écosystèmes forestiers de Madagascar. Cette adaptation au climat saisonnier et cette restriction naturelle de son habitat géographique rendent le « farafatse » particulièrement vulnérable aux pressions anthropiques (BAGNOULS & GAUSSEN, 1953). 

II.2. Les pêcheurs et les embarcations traditionnelles vezo

Ce sujet se propose d'examiner la conjoncture complexe qui caractérise les pêcheurs vezo, ainsi que leur utilisation des embarcations traditionnelles. L'analyse révèle une dégradation continue de la situation des pêcheurs, attribuable principalement à la raréfaction de bois « farafatse » de grande taille, destinée à la construction des pirogues pour la pêche au large. Cette raréfaction est directement attribuée à une exploitation excessive des ressources 

en question. Une dimension essentielle à traiter est le fait que les embarcations traditionnelles, telles que les pirogues, présentent une durée de vie limitée, un an seulement selon les pêcheurs enquêtés sur terrain, ce qui accentue l'épuisement des stocks de bois nécessaires à leur construction. Il s'attache à souligner les enjeux économiques majeurs résultant de la problématique des embarcations et de leur lien étroit avec les difficultés économiques rencontrées par cette population (Khan MS. et al. 2020).

À travers une analyse complexe et contextualisée, il s'attache à dresser un tableau exhaustif de la situation actuelle des pêcheurs vezo et de leur interaction avec les ressources marines, en mettant en exergue les contraintes et les perspectives inhérentes à leur mode de vie. Par cette exploration, il vise à apporter une contribution substantielle à la compréhension des enjeux écologiques, socio-économiques et culturels qui se dessinent dans le paysage maritime de la province de Toliara (BOUDE J.P., 1997). L'impératif de résoudre la problématique liée à la construction de pirogues en bois à Toliara s'avère incontournable. En effet, bien qu'il soit indubitable que cette activité contribue à l'essor économique de la région, la nature de ce développement économique doit impérativement se conformer aux paramètres environnementaux.  Cette exploitation, pourtant pivot du développement économique régional, déroge à une approche rationnelle et mesurée. La nécessité de rechercher des solutions revêt un caractère fondamental au regard de la double exigence consistant à préserver l'équilibre environnemental tout en favorisant le développement socio-économique. L'importance de cette démarche se révèle d'autant plus cruciale dans la province de Toliara. L'économique qui émane de la construction de pirogues en bois doit être empreint d'une sensibilité écologique au développement irrégulier, s'aligner ainsi sur les préceptes du développement durable. La situation actuelle révèle une dissonance entre les objectifs économiques et l'harmonie environnementale. L'exploitation du bois à des fins de construction de pirogues demeure en décalage avec une gestion rationnelle et équilibrée de cette ressource, qui est intrinsèquement liée au moteur économique régional. 

Dans la région du sud-ouest de Madagascar, l'utilisation prépondérante de la pirogue traditionnelle à balancier construite à partir du bois « farafatse » demeure une pratique pratiquée dans le secteur de la pêche. Cette méthode de navigation demeure incontournable dans cette localité et se trouve être l'unique moyen de déplacement maritime fonctionnel. Cependant, cette situation soulève une problématique spécifique. Le type de pirogue dans le district de Toliara I et leurs nombres sont représentés dans le tableau 2 ci-dessous : 

Tableau 2 : Type de pirogue dans le district de Toliara I et leurs nombres

Type de pirogue

2,50 à 3,50 m

4 à 5,50 m

6 à 8,50 m

Nombre selon la taille

755

563

182

Total des pirogues fonctionnelles

1500



Notamment, près de 88% des pirogues à Toliara mesurent moins de 6 mètres de longueur. Les pirogues de moins de 6 mètres sont destinées pour la pêche à lagon.

Le recensement des embarcations à Toliara, présenté dans les trois principaux points de débarquement (Ambohitsabo, Mahavatse II, Ankiembe), révèle un total de 1507 pirogues, qui pourrait signifier le nombre de pieds de « farafatse » abattu par an. Cette agrégation de données témoigne du nombre approximatif de piroguiers dans le district de Toliara I, révélant à un minimum d'environ 3000 individus, en supposant en moyenne deux personnes associées à chaque pirogue. L'observation laisse transparaître une tendance à l'augmentation du nombre de petits pêcheurs à Toliara. Ce phénomène s'accompagne d'une augmentation concomitante des pirogues mesurées à moins de 6 mètres, tandis que le nombre de pirogues de plus de 6 mètres aptes à la pêche en haute mer décline progressivement.

L'analyse des faits suggère ainsi que les petites embarcations sous l'égide des petits pêcheurs ne suffisent pas pour opérer en haute mer. Cependant, une certitude demeure : des rendements favorables sont assurés en cas d'entreprise de pêche en haute mer. L'explication de cette situation réside en deux facteurs principaux : premièrement, le déficit de support financier entrave la capacité des petits pêcheurs à acquérir des embarcations de grande envergure, le coût minimum d'une pirogue de cette taille étant à environ 1 million d’ariary. L'ampleur de la pauvreté touchant la majorité de la communauté des petits pêcheurs renforce cette limitation financière (Marikandia M., 1987). Deuxièmement, la rareté de grands arbres, notamment le « farafatse » essentiel à la construction de pirogues de grande taille allant jusqu'à 8 mètres, est manifeste dans la forêt de Ranobe, située à une distance de seulement 15 km de Toliara. Notamment, les ressources nécessaires à la construction de pirogues de grande taille se trouvent concentrées dans les districts d'Ankazoabo Sud et de Beroroha, distants de 200 km de Toliara. L'obstacle résultant de la distance induit une hausse significative des coûts associés aux pirogues provenant de ces districts.

L'économie de la région du sud-ouest de Madagascar se retrouve à des vulnérabilités ponctuelles en raison de problématiques impliquant la pirogue traditionnelle en bois de « farafatse ». Il convient de souligner que la subsistance de la pêche à Toliara repose de manière prépondérante sur l'usage des pirogues traditionnelles, fabriquées à partir de cette ressource spécifique. L'importance cruciale de ces embarcations pour les petits pêcheurs renforce l'urgence de parvenir à une solution pérenne en vue de favoriser le développement durable de cette région. Une évaluation approfondie des paramètres liés à cette pirogue traditionnelle en bois « farafatse » s'avère indispensable pour cerner son contexte et identifier les avenues propices à la mise en place de mesures adaptées. La dépendance de la pêche à Toliara envers les pirogues traditionnelles construites à partir de bois « farafatse » engendre une conjoncture précaire, où la durabilité et la pérennité de cette activité économique sont remises en question. 

L'intégration de solutions à long terme s'impose impérativement pour assurer le développement économique, tout en préservant l'équilibre environnemental et socio-économique de la région (Bauchot & Bianchi, 1995). La complexité de cette situation requiert une approche multidimensionnelle visant à harmoniser les besoins économiques, environnementaux et sociaux. Afin de résoudre cette problématique, il devient essentiel de procéder à une analyse approfondie de l'écosystème englobant la pirogue traditionnelle en bois « farafatse ». Cela comprend l'évaluation des implications environnementales découlant de l'exploitation de cette ressource, la cartographie des besoins et des capacités des pêcheurs locaux, ainsi que la prise en compte des contraintes et logistiques associées à la construction financière et à l'entretien de ces embarcations (Bellmans, 1989). La préservation et la prospérité de l'économie régionale du sud-ouest de Madagascar restent tributaires de la résolution judicieuse des défis inhérents à la pirogue traditionnelle en bois « farafatse ». L'adoption d'une perspective à long terme, ancrée dans les principes du développement durable, se révèle fondamentale pour assurer un équilibre viable entre les impératifs économiques et la protection des ressources naturelles sous-jacentes.

II.3. La menace liée à la disparition du bois « farafatse »

L'arbre « farafatse » (Givotia madagascariensis), autrefois abondant dans la région de Toliara et ses environs, est aujourd'hui confronté à une menace sérieuse de disparition, comme le cas de la structure démographique des sous-populations de Givotia Madagascariensis à Beheloka et Ranobe PK32, avant l’année 1980.

 

Figure 2 : Structure démographique des sous-populations de Givotia Madagascariensis 

à Beheloka (a) et Ranobe PK32 (b), avant l’année 1980.                      

                 Source : Direction régionale de l’environnement Atsimo Andrefana

La présente figure illustre la présence historique du bois « farafatse » dans la commune rurale de Beheloka, district de Toliara II, avant l'année 1980 (voir figure a). Cependant, actuellement, cette espèce forestière a disparu de cette commune. Bien qu'elle persiste encore dans la forêt de Ranobe, son effectif diminue de manière significative de jour en jour. Cette observation suggère un déclin marqué de la distribution de l'espèce « farafatse » dans la région, soulevant ainsi des préoccupations quant à la conservation de cette ressource forestière spécifique. Ces constatations mettent en évidence la nécessité d'évaluer et de mettre en œuvre des mesures de préservation efficaces pour assurer la durabilité de l'utilisation du bois « farafatse » dans la construction des pirogues traditionnelles à balancier vezo.

Cette situation alarmante découle d'une combinaison de facteurs, dont l'exploitation abusive et la pression exercée sur cette ressource forestière vitale. L'un des principaux foyers de cette crise réside dans la forêt de Ranobe, qui était autrefois renommée pour ses grands arbres. La dégradation de la forêt de Ranobe est un symptôme alarmant de la crise qui touche l'arbre « farafatse ». Autrefois, cette forêt abritait une population florissante de ces arbres, qui étaient utilisés de manière durable par les communautés locales pour la construction de pirogues. Cependant, l'augmentation rapide de la demande en bois « farafatse » a conduit à une exploitation excessive de la forêt sans mesures de régulation adéquates (E NAMUR C., 1978).

La surexploitation de l'arbre « farafatse » a entraîné une diminution significative de sa population dans la forêt de Ranobe. Les signes de déplétion de cette ressource sont visibles, avec de moins en moins d'arbres matures disponibles pour la récolte. Cette situation alarmante découle d'une combinaison de facteurs, dont l'exploitation abusive et la pression exercée sur cette ressource forestière vitale. La dégradation de la forêt de Ranobe est un symptôme alarmant de la crise qui touche l'arbre « farafatse ». L'augmentation rapide de la demande en bois « farafatse » conduit à une exploitation excessive de la forêt sans mesures de régulation adéquates. La distribution géographique limitée de l’arbre « farafatse » dans la région Sud-Ouest expose cette ressource à une menace existentielle, intensifiée par la pression humaine croissante. La forêt de Ranobe, autrefois une source prolifique d'arbres « farafatse » de grande taille, présente actuellement des signes alarmants de dépopulation de ces géants de bois. Les spécimens d'arbres de taille considérable, qui sont essentiels pour la construction de pirogues dépassant 6 mètres de long, sont devenus rares dans cette forêt. 

1.3.1 Les enjeux découlant de l'abattage constant sur la population d'arbres « farafatse ». 

Le calcul de nombre de bois « farafatse » dans la forêt de Ranobe lors de la descente sur terrain en 2022 s’est effectué à l’aide d’échantillonnage par 100 hectares. Dans les 100 hectares, on a trouvé  20 pieds de bois « farafatse ». Ceci laisse penser que dans le 500000 ha de la forêt de Ranobe, il n’y a que 10000 pieds seulement qui restent.    

Lors d'une évaluation de l'abattage constant d'arbres « farafatse », caractérisé par une réduction annuelle de 1000 arbres sur une étendue de 500 000 hectares. 

Au cours de la décennie à venir, en prenant en considération qu'environ 100 hectares abritent approximativement 20 arbres « farafatse » et qu'un total de 1000 arbres est abattu annuellement, cette ressource sera entièrement épuisée dans les 10 prochaines années. Cette projection souligne une menace imminente, d'autant plus préoccupante qu'actuellement, l'absence de mesures tangibles de reboisement laisse ces ressources exposées à un risque accru de disparition. 

 

Figure 3 : Illustration de la disparition progressive de bois « farafatse » de Ranobe.

La figure 3  illustre clairement l'ampleur de cette diminution. En partant du postulat initial que 100 hectares abritent approximativement 20 arbres « farafatse », l'abattage constant de 1000 arbres par an se traduit par une érosion significative de la population d'arbres au fil des années. Cette réduction constante souligne la menace imminente pesant sur la survie de cette espèce dans cette forêt.

1.3.2 Dynamique démographique des pêcheurs utilisant le bois « farafatse » de Ranobe : 

Une analyse prospective de la démographie des petits pêcheurs reliant leur nombre à l'utilisation du bois « farafatse » de Ranobe révèle une trajectoire de croissance. En partant d'une base de 2000 pêcheurs initiaux dans le district de Toliara I, avec une augmentation annuelle de 60 pêcheurs, soit un accroissement de 300 pêcheurs tous les 5 ans, la matrice associée projette cette évolution sur une période de 10 ans. 

Tableau 3 : Analysant la prospective de la démographie des petits pêcheurs

Année

Pêcheurs au début de l'année

Augmentation annuelle

Pêcheurs à la fin de l'année

0

2000

60

2060

1

2060

60

2120

2

2120

60

2180

3

2180

60

2240

4

2240

60

2300

5

2300

60

2360

6

2360

60

2420

7

2420

60

2480

8

2480

60

2540

9

2540

60

2600

10

2600

60

2660


Cet aspect peut être observé au moyen du graphique illustratif qui suit :

 

Figure 4 : Evolution du nombre  de pêcheur sur les 10 ans à venir.

Cette figure offre un aperçu visuel de cette dynamique démographique. Cette croissance constante du nombre de pêcheurs souligne la pression accrue exercée sur les ressources de bois « farafatse » de Ranobe au fil du temps. En corollaire, cette augmentation exponentielle aggrave le défi de conservation de cette ressource cruciale pour la construction des pirogues traditionnelles à balancier vezo. L'interconnexion entre la démographie des pêcheurs et l'utilisation du bois « farafatse » souligne la nécessité d'une approche intégrée pour aborder les enjeux liés à la durabilité de l'industrie de la pêche.

1.3.3 Abattage d'arbres « farafatse » avec augmentation variable chaque année 

Cette analyse se concentre sur la trajectoire potentielle de l'abattage des arbres « farafatse » au cours des dix prochaines années, en tenant compte d'une augmentation constante de 20 arbres par an sous l'influence croissante des pêcheurs. Initialement fixé à 1000 arbres abattus par an sur une étendue de 500 000 hectares dans la forêt de Ranobe, ce modèle intègre une composante dynamique reflétant l'impact direct de l'activité des pêcheurs sur l'abattage des arbres.

Tableau 4 : Abattage d’arbres « farafatse » avec augmentation variable chaque année 

Année

Arbres restants

Arbres abattus cette année

Total Arbres abattus

0

10000

0

0

1

8980

1020

1020

2

7940

1040

2060

3

6880

1060

3120

4

5800

1080

4200

5

4700

1100

5300

6

3580

1120

6420

7

2440

1140

7560

8

1280

1160

8720

9

100

1180

9900

10

0

100

10000

Cette observation peut être constatée au moyen du graphique ci-dessous :

 

Figure 5 : Augmentation variable chaque année de l’abattage d’arbres

La Figure 6 présente une matrice temporelle illustrant graphiquement cette évolution. On observe une croissance linéaire du nombre d'arbres « farafatse » abattus au fil du temps, résultant de l'abattage constant de 1000 arbres, auquel s'ajoute annuellement l'abattage de 20 arbres supplémentaires par les pêcheurs.

1.3.4 Corrélation entre la démographie des pêcheurs et l'abattage des arbres « farafatse » dans la forêt de Ranobe. 

L'introduction d'une augmentation variable dans le processus d'abattage des arbres « farafatse », en corrélation avec la croissance du nombre de pêcheurs, amplifie considérablement la diminution globale du nombre d'arbres. Cette dynamique révèle une corrélation tangible entre la démographie des pêcheurs et l'impact sur l'environnement forestier, soulignant l'importance cruciale de comprendre et de gérer les interactions complexes entre les activités humaines et les écosystèmes naturels.

La Figure 6 illustre visuellement cette corrélation, mettant en évidence le lien direct entre l'augmentation progressive du nombre de pêcheurs et l'accélération du déclin des arbres « farafatse »

CONCLUSION

La pérennité du « farafatse » est gravement menacée par une utilisation excessive dans la construction des pirogues traditionnelles à balancier vezo. Cette exploitation intensive met en péril la viabilité à long terme de cette ressource cruciale, alors menacée d'extinction dans les années à venir en l'absence de mesures appropriées. Pour atténuer cette menace, notre initiative vise à réduire substantiellement l'abattage de l'arbre « farafatse » en proposant des approches stratégiques et novatrices. L'idée maîtresse consiste à prolonger significativement la durée de vie des pirogues traditionnelles à balancier vezo, réduisant ainsi la nécessité fréquente de recourir à de nouveaux prélèvements forestiers. Cette démarche repose sur une recherche approfondie des matériaux, des techniques de construction et d'entretien des pirogues. Au-delà de la simple préservation de la ressource forestière, notre approche s'attache à maximiser les avantages socio-économiques en offrant une stabilité accrue et des coûts opérationnels réduits pour les pêcheurs. Cette initiative s'inscrit dans une volonté multidisciplinaire de trouver des solutions durables. Notre recherche aspire à concilier la conservation du patrimoine forestier avec la durabilité des pratiques traditionnelles, dévoilant ainsi des perspectives novatrices pour la région et au-delà. La solution préconise une gouvernance améliorée, un reboisement ciblé et l'utilisation de couches de fibre de verre pour protéger les pirogues. Ces recommandations sont étayées par Green et al. (2020), qui ont démontré l'efficacité de telles mesures dans d'autres contextes similaires. L'étude souligne également l'urgence de préserver l’arbre « farafatse » tout en s'inspirant des principes de développement durable et de préservation des ressources naturelles (Smithson, 2017).


BIBLIOGRAPHIE

Khan, MS, Saha, R. et Ahmed, F. (2020). Lien entre l'inégalité des revenus, la pauvreté et le développement humain : une approche basée sur des données de panel. Journal d'études économiques, 47(2), 411-427.

Boude, J.P., Morisset, M., Reveret, J.P. (1997). Rente et profit en matière d‘exploitation des ressources halieutiques. Cahiers d’économie et sociologie rurale, Vol.4, pp.34-44.

Barret, JB (1991). Sarodrano, sur Emphoux JP, Ramiandrisoa C. (éd.) Archéologie du Sud malgache, Aombe n°4. Antananarivo – Paris, MRSTD-ORSTOM, 31-53.

Battistini, R. (1959). Observations sur les récifs coralliens du Sud-ouest de Madagascar. Boul. Soc. Géol. Fr.,

Marikandia M. (1987), Contribution à la connaissance des Vezo du Sud-Ouest de Madagascar : histoire et société de l’espace littoral du Fiherena aux XVIIIe et au XIXe siècle, thèse de doctorat de IIIe cycle d’Histoire sous la direction de C.-H. Perrot, Université de Paris I Panthéon-Sorbonne.

Bauchot, ML, Bianchi, G. (1995). Témoignages archéologiques sur la côte vezo de l'embouchure de l'Onilahy à la baie des Assassins. Taloha, Tananarive, n°4, 51-63.

Bellmans M. (1989). Résultats de l'enquête cadre des pêcheries traditionnelles côtières malgaches – 1987-1988, bilan diagnostic des caractéristiques structurelles. Projet MGA/85/014 ;  Rapport de terrain n°4, 144p.

Razanaka S.J., (2004). « Diversité des types de végétation et dynamique post-culturale d’une forêt sèche du Sud-Ouest de Madagascar ». Thèse de Doctorat, Faculté des sciences, Université d’Antananarivo.

Dandoy G., (1969) – Atlas de la région Manombo-Befandriana Sud, diagramme et schémas. Commentaires multig. Coll. Travaux et Documents de l’ORSTOM n° 16, Tananarive.

Altieri M.A., (1987) – The impact, uses and ecological role of weeds in agroecosystems. In Liebman M. & Altieri M. (Ed.) « Weed Management in Agroecosystems: Ecological approaches ». CRC Press, Inc., Boca Raton, Florida, pp.1-6.

Bagnouls & Gaussen, (1953) – Période sèche et végétation. CR Acad. Sci., 236 : 1076-1077.

Bora, P., Rabibisoa, N., Rakotondrazafy, N.A., Ratsoavina, F. & Raxworthy, C.J. Dans : UICN 2001. Liste rouge des Espèces menacées de l’UICN. Version 2001.1.

bottom of page