L'approbation par le pouvoir exécutif de la loi relative à l'immigration est présentée comme une conciliation entre deux objectifs : la lutte contre l'entrée illicite d'étrangers et l'intégration de ceux destinés à rester en France. Le Président Macron, dans ses vœux à la nation le 31 décembre 2023, a tenté de démontrer que cette réforme conciliait fermeté et humanisme. Cependant, cette volonté de compromis semble entrer en contradiction avec les restrictions imposées aux prestations sociales des non-Européens en situation régulière, fragilisant ainsi leur protection sociale.
La loi instaure des règles plus strictes pour l'accès à certains droits sociaux pour les étrangers non ressortissants de l'Union européenne. Un premier régime exige une résidence de cinq ans en France ou une affiliation de trente mois au titre d'une activité professionnelle pour accéder à des aides telles que les allocations familiales, la prestation d'accueil du jeune enfant, l'allocation de rentrée scolaire, etc. Cette période peut également inclure des moments non travaillés comme le chômage ou l'arrêt maladie, rendant plus difficile l'obtention de ces aides.
De même, un second régime pour les aides personnelles au logement (APL) exige des conditions plus strictes : être titulaire d'un visa étudiant, avoir une résidence en France depuis cinq ans ou une affiliation professionnelle d'au moins trois mois. Ces critères plus sévères ne s'appliquent cependant pas aux réfugiés ou aux détenteurs de la carte de résident.
Cette politique, malgré les intentions déclarées de favoriser l'intégration, suscite des critiques. Ces restrictions sur l'accès aux prestations sociales pourraient engendrer une précarisation des étrangers en situation régulière, une situation qualifiée par certains observateurs comme une "régression considérable" en matière de droits sociaux.