Lysimaque, l'un des plus fidèles généraux d'Alexandre le Grand, a laissé une marque indélébile dans l'histoire par son ambition et ses luttes pour le pouvoir.
Né vers 361 av. J.-C. et mort en 281 av. J.-C. à la bataille de Couroupédion, Lysimaque fut un général macédonien et l'un des Diadoques d'Alexandre le Grand. Gouverneur de Thrace puis roi de Macédoine, il a joué un rôle crucial dans les guerres de succession après la mort d'Alexandre.
Sous le règne d'Alexandre le Grand
Issu d'une famille thessalienne bien considérée par Philippe II, Lysimaque a probablement été élevé à la cour de Pella. Il a accompagné Alexandre le Grand dans ses conquêtes et est devenu l'un de ses gardes du corps dès le début du règne d'Alexandre. Sa véritable ascension politique commence dans les dernières années du règne d'Alexandre.
Lysimaque est décrit comme un homme cultivé, proche de Callisthène et des philosophes cyniques. Un témoignage de Justin indique qu'il a aidé Callisthène à mourir par poison pour abréger ses souffrances après sa condamnation pour lèse-majesté, ce qui lui a valu d'être livré aux lions. Cependant, il a terrassé le fauve, gagnant ainsi la faveur d'Alexandre. Durant la campagne d'Inde, Lysimaque est blessé par la lance d'Alexandre, qui utilise son diadème pour comprimer le saignement, un geste symbolique annonciateur de la majesté royale.
Gouverneur de Thrace
Après la mort d'Alexandre en 323 av. J.-C., Lysimaque reçoit le gouvernement de la Thrace et de la Chersonèse de Thrace lors des accords de Babylone. Cette région stratégique, menacée par les tribus thraces, est confiée à Lysimaque en raison de son courage et de ses compétences militaires.
Lysimaque se rapproche d'Antipater en épousant sa fille Nikaia et soutient Cassandre après la mort de son père. Il affronte Seuthès III, roi des Odryses, et étend sa domination sur les cités grecques de l'Hellespont. En 315 av. J.-C., il rejoint la coalition contre Antigone le Borgne, cherchant à rétablir l'empire d'Alexandre. Bien qu'il subisse des incursions des Gètes et d'Antigone, Lysimaque parvient à maintenir sa position.
Roi de Thrace et luttes contre Antigone
En 304 av. J.-C., Lysimaque se proclame roi de Thrace, suivant l'exemple des autres Diadoques. Il organise avec Ptolémée et Cassandre le ravitaillement de Rhodes assiégée par Démétrios. En 302, il rejoint une nouvelle coalition contre Antigone et Démétrios, remportant la victoire à la bataille d'Ipsos en 301. Lysimaque reçoit alors la majeure partie de l'Anatolie, consolidant ainsi son pouvoir.
Roi de Macédoine et querelles dynastiques
Après la victoire d'Ipsos, Lysimaque conclut une alliance avec Ptolémée en épousant sa fille Arsinoé II. En 285 av. J.-C., il défait Pyrrhus et se fait proclamer roi de Macédoine, étendant son empire de la Thrace à l'Asie Mineure. Cependant, des querelles matrimoniales et dynastiques éclatent. Arsinoé II persuade Lysimaque que son fils aîné, Agathocle, complote contre lui, et il le fait assassiner. Cette action soulève l'indignation et affaiblit son pouvoir.
La chute de Lysimaque
En 281 av. J.-C., Lysimaque est défait et tué à la bataille de Couroupédion par Séleucos. Sa mort marque la fin de son règne et de son empire, qui est rapidement absorbé par les forces séleucides. Les cités d'Anatolie, soumises à un lourd tribut sous son règne, accueillent favorablement la domination de Séleucos.
Lysimaque, général macédonien et Diadoque d'Alexandre le Grand, a laissé une empreinte indélébile dans l'histoire par son ambition et ses luttes incessantes pour le pouvoir. Bien qu'il ait réussi à étendre son empire et à consolider son pouvoir en Thrace et en Anatolie, ses querelles dynastiques et sa défaite finale contre Séleucos ont marqué la fin de son règne. Sa légende, souvent teintée de critiques, perdure à travers les écrits des historiens et des philosophes de son temps.