Emmanuel Macron a pris la France par surprise en annonçant la dissolution de l'Assemblée nationale, espérant ainsi relancer son quinquennat après une défaite cinglante aux élections européennes.
Le président français, Emmanuel Macron, a stupéfié son camp en déclarant la dissolution de l'Assemblée nationale, déclenchant de nouvelles élections législatives prévues pour les 30 juin et 7 juillet. Cette décision audacieuse pourrait redéfinir le paysage politique français.
Une décision surprenante
Le dimanche 9 juin, un peu après 19 heures, Emmanuel Macron annonce à une poignée de fidèles sa décision de dissoudre l’Assemblée nationale. Cette décision, prise depuis le salon des portraits de l’Elysée, laisse les principaux membres de son gouvernement – Gabriel Attal, Gérald Darmanin, et Bruno Le Maire – sans voix. Même les dirigeants d’Horizons et du MoDem, respectivement Edouard Philippe et François Bayrou, bien que prévenus par téléphone, sont sidérés. Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée, demande un tête-à-tête avec le président, consciente des implications de cette décision.
Une réponse à une défaite électorale
Cette dissolution intervient dans un contexte de défaite cuisante pour le camp présidentiel aux élections européennes. Le Rassemblement national (RN) obtient 31,5 % des suffrages, un score historique doublant celui de la liste macroniste menée par Valérie Hayer, qui n’atteint que 14,6 %. Cette défaite, confirmée par les sondages de sortie des urnes, est un désaveu pour Macron et son gouvernement, renforçant les critiques des oppositions qui qualifient le pouvoir actuel de « crépusculaire » et « impuissant ».
Les réactions politiques
Sur les plateaux de télévision, les opposants politiques, de gauche comme de droite, ne tardent pas à réagir. Eric Ciotti, président des Républicains (LR), proclame sur TF1 que « La Macronie, c’est fini », accentuant l’idée que le président ne se remettra pas de cet échec. Cette atmosphère de fin de règne pousse Emmanuel Macron à prendre la parole, annonçant une décision qui, selon ses propres termes, « risque de surprendre ».
Une manœuvre pour regagner la confiance
En dissolvant l'Assemblée nationale, Macron espère relancer son quinquennat et redonner un nouvel élan à son gouvernement. Il décrit cette initiative comme « un acte de confiance » envers le peuple français. Cette décision stratégique vise à obtenir un nouveau mandat législatif qui pourrait renforcer sa position et lui permettre de continuer ses réformes avec un soutien renouvelé.
Les risques associés
Cependant, cette manœuvre n'est pas sans risques. Les premiers sondages indiquent que le Rassemblement national pourrait sortir renforcé de ces élections législatives, ce qui donnerait à Marine Le Pen et son parti un pouvoir sans précédent au sein du gouvernement français. Une victoire du RN aux législatives pourrait obliger Macron à cohabiter avec un premier ministre issu de l’extrême droite, une situation inédite qui pourrait paralyser l'action gouvernementale.
La dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron est un pari à haut risque visant à relancer son quinquennat après une lourde défaite aux européennes. Cette décision audacieuse, présentée comme un acte de confiance envers le peuple français, pourrait soit renforcer sa position, soit mener à une cohabitation difficile avec le Rassemblement national, redéfinissant ainsi le paysage politique français pour les années à venir.