L’extrême droite mondiale se réunit à Madrid : Vox lance sa campagne pour les élections européennes avec un appel à une alliance globale des patriotes.
Le 19 mai 2024, les anciennes arènes du palais de Vistalegre à Madrid ont résonné au son des cris de « Li-ber-tad ! Li-ber-tad ! » scandés par une foule enflammée de près de 10 000 personnes. Ce rassemblement, organisé par le parti nationaliste espagnol Vox, a attiré des figures emblématiques de l’extrême droite mondiale. Parmi les invités, Viktor Orban, Premier ministre hongrois, Giorgia Meloni, Première ministre italienne, Javier Milei, économiste et homme politique argentin, ainsi que des partisans américains pro-Trump. Ce meeting a marqué le lancement de la campagne de Vox pour les élections européennes prévues le 9 juin.
Lancement de la campagne Viva 24
Santiago Abascal, président de Vox, a profité de ce rassemblement pour dévoiler les objectifs de son parti. Le meeting Viva 24, point culminant de deux jours de conférences et de tables rondes organisées par le groupe des Conservateurs et réformistes européens (CRE), visait à mobiliser les patriotes contre le « globalisme socialiste », le « totalitarisme woke » et le « suprémacisme féministe ». L'événement a également été l’occasion pour Vox de réaffirmer son ambition de construire une « alliance globale entre les patriotes ».
Discours enflammés et public enthousiaste
Les discours prononcés lors de ce meeting ont souvent été interrompus par des ovations et des huées dirigées contre les termes « wokisme », « globalisme » et « socialisme ». Le président du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, a été la cible de nombreuses invectives. Le mot « liberté » était omniprésent, brandi comme un étendard contre les politiques de gauche et les mouvements progressistes.
Participants de marque
Marine Le Pen, présidente du Rassemblement national, a également répondu présente, malgré son appartenance au groupe Identité et démocratie (ID) au Parlement européen. Elle a appelé les électeurs à faire du 9 juin « un jour de délivrance et d’espérance » et a mis en garde contre la transformation de l’Union européenne en un « super-Etat européen ». Sa présence souligne l’importance stratégique de ces élections pour les partis d’extrême droite à travers l’Europe.
Les tables rondes thématiques
Les journées précédentes avaient été consacrées à des discussions sur des thèmes chers à l’extrême droite. Des conférences sur « la liberté face à la cancel culture », « la gauche criminelle », « l’alternative conservatrice à l’immigration illégale » et « le tourisme judéo-chrétien » ont réuni des politiciens, des intellectuels et des militants. Ces débats ont servi de prélude au meeting de clôture et ont permis de solidifier les alliances entre les différents mouvements nationalistes présents.
Une alliance internationale
L’appel à une alliance globale entre les patriotes résonne comme une réponse à ce que les partis d’extrême droite perçoivent comme une menace croissante du globalisme. Santiago Abascal a insisté sur la nécessité de « frontières fortes » et d’une « défense des valeurs nationales » contre l’immigration illégale et les influences extérieures perçues comme destructrices. Cette rhétorique trouve un écho favorable parmi les électeurs désenchantés par les politiques de l’Union européenne et inquiets des changements démographiques et culturels.
La stratégie de Vox
Pour Vox, ces élections européennes représentent une opportunité de consolider son influence à l’échelle nationale et européenne. En mobilisant un électorat sensible aux thèmes de l’immigration, de la sécurité et de l’identité nationale, le parti espère non seulement renforcer sa position en Espagne mais aussi jouer un rôle clé au sein du Parlement européen. Le succès de cette stratégie pourrait transformer le paysage politique européen, en augmentant le poids des partis d’extrême droite dans les institutions européennes.
Réactions et perspectives
La mobilisation de Vox et de ses alliés internationaux n’a pas manqué de susciter des réactions. Les critiques dénoncent une montée inquiétante du nationalisme et de l’extrémisme. Ils mettent en garde contre les dangers d’une politique fondée sur l’exclusion et la division. Cependant, pour les partisans de Vox, cette démarche est perçue comme une nécessaire défense des intérêts nationaux face à une Union européenne jugée trop intrusive.
Le futur de l’Europe
Les élections européennes du 9 juin seront un test crucial pour Vox et les autres partis d’extrême droite. Un résultat favorable pourrait renforcer leur influence et leur permettre de peser davantage sur les décisions européennes. Pour les opposants, ces élections représentent une bataille pour l’avenir de l’Europe, entre ceux qui prônent une intégration plus profonde et ceux qui souhaitent un retour à des souverainetés nationales renforcées.