Matamela Cyril Ramaphosa est un homme d'État sud-africain né le 17 novembre 1952 à Soweto, un township de Johannesbourg. Il est le président de la République d'Afrique du Sud depuis le 14 février 2018, date à laquelle il a succédé à Jacob Zuma.
Ramaphosa est issu d'une famille modeste originaire du Venda, dans la province de Limpopo. Son père était policier et sa mère était au foyer. Son enfance a été marquée par le déménagement de sa famille à Soweto après que leur quartier d'origine a été rasé. Il a passé son enfance dans le quartier de Tswhiahelo, au milieu de la communauté Venda. À l'âge de 20 ans, il s'inscrit à l'université du Nord pour étudier le droit. Pendant ses études, il s'engage activement dans l'Organisation des étudiants sud-africains (SASO) et est arrêté à deux reprises en 1974 et 1976 pour son activisme politique. Il poursuit ses études et obtient son diplôme de droit à l'université d'Afrique du Sud en 1981.
Après ses études, Ramaphosa devient conseiller juridique pour le Conseil des syndicats sud-africains (CUSA) et plus tard secrétaire général du Syndicat national des mineurs (NUM). Il joue un rôle crucial dans les grèves massives de 1987, les plus importantes de l'histoire du pays. Ramaphosa devient rapidement une figure respectée pour ses talents de négociateur et son leadership au sein du mouvement syndical. Il participe activement aux négociations qui ont abouti à la fin de l'apartheid et aux premières élections démocratiques de 1994. Il est élu président de l'Assemblée constituante en 1994 et supervise la rédaction de la nouvelle constitution de l'Afrique du Sud.
Après son passage en politique, Ramaphosa se tourne vers le secteur privé et devient un homme d'affaires prospère. Il prend la direction du fonds d'investissement Shanduka et investit dans divers secteurs, notamment les mines, l'immobilier, et les franchises sud-africaines de McDonald's et Coca-Cola. En 2005, il est classé par le magazine Forbes comme la 42ᵉ plus grande fortune du continent africain, avec une valeur nette estimée à près de 450 millions de dollars.
Ramaphosa fait son retour en politique en 2012 en devenant vice-président de l'ANC. En décembre 2017, il est élu président de l'ANC, battant sa rivale Nkosazana Dlamini-Zuma. En février 2018, après des négociations avec Jacob Zuma, ce dernier démissionne et Ramaphosa lui succède comme président de la République. Depuis lors, il a œuvré pour des réformes économiques et sociales en Afrique du Sud, notamment en promouvant une réforme agraire radicale et en luttant contre la corruption.
Malgré ses réalisations politiques, Ramaphosa a été impliqué dans plusieurs controverses. En 2012, en tant que membre du conseil d'administration de la mine de Marikana, il aurait été favorable à l'intervention des forces de l'ordre lors des grèves, ce qui a conduit à la mort de 34 mineurs. Il a également été critiqué pour son rôle dans la gestion des fonds de campagne de l'ANC. En conclusion, Matamela Cyril Ramaphosa incarne l'évolution complexe de l'Afrique du Sud depuis la fin de l'apartheid. De syndicaliste à homme d'affaires, puis à président, son parcours reflète les défis et les opportunités auxquels le pays est confronté dans sa quête de justice sociale et de prospérité économique.