Radama II, né le 23 septembre 1829 et décédé le 11 mai 1863, fut un roi malgache dont le règne bref et tumultueux de 1861 à 1863 marqua une ouverture significative de Madagascar aux influences occidentales. Son règne fut caractérisé par un effort pour équilibrer les influences françaises et anglaises tout en promouvant des réformes progressistes. Cependant, ces efforts furent confrontés à une opposition féroce des conservateurs malgaches, culminant par son assassinat orchestré par les dignitaires mécontents de la vieille garde.
Radama II, officiellement considéré comme le fils de Radama Ier, mort en 1828, est né le 23 septembre 1829, soit plus d'un an après la mort supposée de son père. La paternité de Radama II fut souvent attribuée à Andrianisa Rainijohary, alors Premier ministre et compagnon attitré de sa mère, la reine Ranavalona Ire. La succession de Radama II fut marquée par une rivalité avec son cousin germain Ramboasalama, qui tenta de s'emparer du trône à la mort de Ranavalona Ire, mais échoua et fut exilé. Sa mort en exil en avril 1862 permit à Radama II, alors prince Rakoto, de monter sur le trône le 23 septembre 1862, après un deuil national de vingt jours et des funérailles officielles pour Ramboasalama.
Le couronnement de Radama II fut précédé par une amnistie générale, un geste de clémence que le futur roi considérait comme la plus belle couronne et le plus beau diadème. Le 22 septembre 1862, la veille de son couronnement, il ordonna l'ouverture des portes du palais aux missionnaires catholiques pour une messe privée. Le 23 septembre, après la bénédiction de la couronne royale, il fut couronné roi en présence de la reine, les cérémonies se poursuivant sous les acclamations de la foule.
Radama II entreprit de nombreuses réformes progressistes dès son accession au trône. Il abolit la peine de mort, supprima les corvées, réduisit la durée du service militaire et libéra de nombreux captifs. Il mit fin aux confiscations arbitraires et aux tortures légales, proclamant la liberté des cultes et ouvrant les portes du royaume aux Européens. Son objectif était d'importer les concepts européens pour moderniser Madagascar. Il signa des traités d'amitié et de commerce avec la France et l'Angleterre, établissant des relations diplomatiques avec les deux grandes puissances.
Cependant, ces réformes et l'ouverture aux influences occidentales suscitèrent une vive opposition parmi les dignitaires conservateurs malgaches. Radama II donna de plus en plus d'importance à ses amis d'enfance, les Menamaso, favorables au progrès, au détriment de la vieille caste conservatrice qui l'avait mis sur le trône. Rainivoninahitriniony, chef de file des conservateurs, excédé par les réformes du roi et son indifférence aux affaires du royaume, fit éliminer les Menamaso et envoya ses officiers assassiner le roi le 11 mai 1863.
La mort de Radama II provoqua des troubles politiques majeurs. Des révoltes éclatèrent, certaines conduites par des individus prétendant être Radama II ayant miraculeusement échappé à l'assassinat. Pour stabiliser la situation, la veuve de Radama II, la reine Rabodo, fut mise sur le trône et prit le nom de Rasoherina. Elle fut obligée de se marier avec Rainivoninahitriniony, l'instigateur de l'assassinat de Radama II, mais celui-ci fut ensuite écarté par son frère Rainilaiarivony, qui devint Premier ministre et épousa la reine pour maintenir le pouvoir.
Radama II fut le dernier monarque de Madagascar de lignée royale à avoir gouverné le pays. Son règne, bien que court, laissa une empreinte durable. L'historiographie traditionnelle merina le décrit comme un roi ayant "régné à moitié" en raison des circonstances dramatiques de son élimination. Son corps fut inhumé discrètement dans sa propriété d'Ilafy, et son nom fut effacé de la liste officielle des souverains.
Malgré cela, Radama II suscita un attachement populaire après le règne oppressant de sa mère. Son désir de rendre son peuple libre et heureux, ainsi que son ambition de faire entrer Madagascar dans la modernité, furent des aspects marquants de son règne. Sa faiblesse et son manque d'autorité ternirent son image, mais son héritage de réformes progressistes et d'ouverture internationale demeura important.
Radama II, avec ses ambitions de modernisation et son ouverture aux influences occidentales, avait amorcé un changement significatif dans la politique et la société malgaches. Ses efforts pour équilibrer les influences françaises et anglaises, bien qu'ils aient provoqué des tensions internes, avaient également ouvert de nouvelles perspectives pour le royaume. La mémoire de Radama II, bien que complexe, reste celle d'un roi animé par une vision de progrès et de modernité pour son peuple.