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L'ACTUALITÉ DE LA GRANDE ÎLE DEPUIS 1929

Photo du rédacteurRavoavahy Raharimalala

Retrait militaire français du Niger : clôture d'une époque


Le processus de retrait des forces françaises du Niger a pris fin, marquant la conclusion d'une présence militaire de plus de dix ans dans la région sahélienne. La décision de retirer ces troupes fait suite à l'annonce d'Emmanuel Macron en septembre dernier, conformément aux demandes de la junte qui a pris le pouvoir au Niger durant l'été. Vendredi 22 décembre, l'armée française a achevé le démantèlement de ses installations sur la base de Niamey et, de manière exceptionnelle, a fermé son ambassade dans le pays.


Un retrait stratégique et un tournant rarissime

Ce retrait, souvent désigné comme une "fermeture de théâtre" dans le langage militaire, représente la conclusion d'une présence française significative dans la sous-région. Il intervient après l'arrêt de l'opération "Barkhane" au Mali à l'automne 2022, suivi de la fermeture de la base des forces spéciales à Ouagadougou, au Burkina Faso. Le départ des troupes françaises du Niger clôt ainsi le démantèlement du dispositif français de lutte contre le terrorisme dans ces trois nations.


Un processus délicat et sous haute surveillance

Ce processus de retrait a été entouré d'une tension particulière. Les troupes françaises ont dû faire face à des exigences procédurières élevées de la part de la junte au pouvoir au Niger. Cette dernière craignait une tentative de renversement par les militaires français et exigeait une formalisation écrite de toutes les activités (vols d'hélicoptères, horaires de convois, transferts d'armement, etc.).


Dans ce contexte, les troupes françaises ont dû adopter une posture discrète. Une partie de leur équipement a pu être évacuée par avion, mais une part importante des fournitures a dû être transportée par voie terrestre via le Tchad voisin, où la France maintient une présence militaire. La fermeture temporaire de la frontière entre le Niger et le Bénin par les Nigériens, de peur d'une attaque, a forcé les camions français à emprunter un détour de près de 1 700 kilomètres pour atteindre le port de Douala au Cameroun.


Ce retrait complexe s'inscrit dans une série de changements majeurs opérés par la France en matière de présence militaire dans la région, marquant une nouvelle ère dans la géopolitique régionale et les dynamiques de sécurité.

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