top of page

L'ACTUALITÉ DE LA GRANDE ÎLE DEPUIS 1929

Photo du rédacteurVolanirina Razafindrafito

Réforme de l’assurance-chômage : la durée d’indemnisation va baisser

La réforme de l’assurance-chômage en France réduit la durée d’indemnisation et durcit les conditions d’éligibilité. Découvrez les nouvelles mesures et leurs implications pour les demandeurs d’emploi.



Le durcissement des conditions d’indemnisation devrait générer 3,6 milliards d’euros d’économies. Désormais, il faudra avoir travaillé huit mois sur les vingt derniers pour toucher une allocation.


Nouveaux critères d’éligibilité

De tous les ajustements apportés aux conditions d’indemnisation depuis l'arrivée au pouvoir d'Emmanuel Macron en 2017, celui prévu pour 2024 est particulièrement rigide. Le premier ministre, Gabriel Attal, a dévoilé le contenu de la réforme de l’assurance-chômage dans un entretien à La Tribune Dimanche du 26 mai. Selon lui, « si nous ne réformons pas l’assurance-chômage aujourd’hui, nous risquons de caler sur la route du plein-emploi ».


Les nouvelles mesures entreront en vigueur le 1er décembre, avec un décret publié le 1er juillet. L’essentiel du projet était déjà connu après des rencontres entre la ministre du Travail, Catherine Vautrin, et les partenaires sociaux.


Condition d’ouverture des droits

Le principal changement concerne la condition d’ouverture des droits. Il faudra désormais avoir travaillé huit mois sur les vingt derniers pour toucher une allocation, contre six mois sur les vingt-quatre derniers actuellement. Cette modification complique la situation des jeunes et des plus précaires (salariés en contrats courts, saisonniers, intérimaires). Elle réduit également la durée d’indemnisation maximale des personnes privées d’emploi de moins de 57 ans, passant de dix-huit mois à quinze mois.


Durcissement pour les seniors

Depuis l’application du principe de « contracyclicité » en 2023, la durée d’indemnisation maximale correspond à 25 % de la période d’affiliation tant que le taux de chômage est inférieur à 9 %. Avec cette réforme, cela signifie quinze mois de droits maximum pour une personne ayant travaillé sans interruption sur les vingt derniers mois. Le gouvernement va renforcer ce mécanisme : si le taux de chômage baisse en dessous de 6,5 % (actuellement à 7,5 %), la durée maximale d’indemnisation sera réduite de 40 %, passant à douze mois.


Les règles seront également durcies pour les seniors. Les conditions d’indemnisation plus avantageuses s’appliqueront désormais à partir de 57 ans, contre 55 ans actuellement, en réponse au report de deux ans de l’âge légal de départ à la retraite. Les chômeurs d’au moins 57 ans auront droit à une indemnisation pendant maximum vingt-deux mois et demi, contre vingt-sept mois aujourd’hui.


Mesure compensatoire pour les seniors

Gabriel Attal a confirmé la création d’un « bonus emploi senior » pour les demandeurs d’emploi de plus de 57 ans qui retrouveraient un travail moins bien rémunéré que leur précédent emploi. Ce bonus permettra de combler le manque à gagner, offrant une mesure compensatoire face au durcissement des règles d’indemnisation.


Conséquences attendues

Ces modifications visent à encourager le retour à l’emploi et à réduire les dépenses de l’assurance-chômage. Toutefois, elles risquent de rendre plus difficile l'accès aux indemnités pour les plus vulnérables du marché du travail. Le gouvernement espère que ces mesures, en alignant les durées d’indemnisation sur les cycles économiques, contribueront à la stabilité économique et à la réduction du chômage de masse.


La réforme de l’assurance-chômage, avec ses nouvelles conditions d’indemnisation, marque un tournant dans la politique de l'emploi en France. Le gouvernement mise sur cette réforme pour atteindre le plein-emploi, malgré les critiques et les défis posés aux demandeurs d'emploi les plus précaires.

2 vues
bottom of page