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L'ACTUALITÉ DE LA GRANDE ÎLE DEPUIS 1929

Photo du rédacteurRavoavahy Raharimalala

Syrie : l’archipel de la torture en procès à la Cour d’Assises de Paris

Le procès de trois hauts responsables des services de renseignement syriens, accusés de complicité de crimes contre l’humanité et de délit de guerre, s'est ouvert à la cour d'assises de Paris. Jugés en leur absence, ces responsables doivent répondre des actes de torture systématique infligés à de nombreuses victimes, dont plusieurs ont courageusement témoigné devant le tribunal.



Le jeudi 23 mai, le troisième jour du procès a été marqué par des témoignages poignants. Abdul Rahman, un des témoins, a raconté les horreurs subies dans les prisons syriennes. "Un jour, nos geôliers ont décidé de demander nos professions. L’un d’entre nous a dit qu’il était médecin. Ils l’ont torturé bien plus que tous les autres." Sa voix s'est brisée lorsqu'il a mentionné la photo de ce médecin, parmi les images horrifiantes révélées par le photographe légiste connu sous le pseudonyme "César". Ces clichés, exfiltrés de Syrie, montrent les corps de 6 700 morts, parmi les 45 000 photographies de cadavres.


La difficile remontée des souvenirs

Abdul Rahman, visiblement affecté, a dû s'arrêter à plusieurs reprises, demandant de l'eau et un mouchoir pour essuyer ses larmes. Le président de la cour, constatant son état de détresse, lui a proposé une chaise et une suspension d'audience. Après une pause de dix minutes, Abdul Rahman, trentenaire à la taille haute et aux cheveux longs attachés en chignon, a repris son récit, décrivant le calvaire enduré.


Les accusés en absence

Les trois accusés, hauts responsables des services de renseignement syriens, sont jugés en leur absence. Ils sont accusés de complicité de crimes contre l’humanité et de délit de guerre pour leur rôle dans la mise en place et le maintien d'un système de torture systématique. Ces procès symbolisent un pas important vers la reconnaissance et la condamnation des atrocités commises en Syrie, même si les accusés ne sont pas présents.


L'impact des témoignages

La salle d'audience a été saisie par l'émotion lors de la diffusion de vingt photographies de corps torturés, témoignage visuel de l'horreur systématique pratiquée dans les prisons syriennes. Ces images, prises par "César", ont été un choc pour l'audience, soulignant l'ampleur et la brutalité des crimes commis.


Le contexte historique

La guerre civile syrienne, débutée en 2011, a engendré des souffrances incommensurables. Les services de renseignement syriens ont été accusés à plusieurs reprises de recourir à la torture pour terroriser la population et écraser toute forme de dissidence. Les témoignages de survivants et les preuves photographiques ont mis en lumière l'étendue de ces pratiques barbares.


La réaction de la communauté internationale

Ce procès est également un moment clé pour la communauté internationale, qui voit dans ces procédures une opportunité de justice pour les victimes. Les organisations de défense des droits de l'homme suivent de près ce procès, espérant qu'il aboutira à une condamnation symbolique des responsables syriens.


Les attentes du procès

Les survivants et les familles des victimes espèrent que ce procès apportera une forme de reconnaissance et de justice. Bien que les accusés soient jugés en leur absence, la procédure judiciaire en France représente une tentative de rendre justice aux milliers de victimes de la torture en Syrie.


Le procès des responsables des services de renseignement syriens à la cour d'assises de Paris est un moment crucial pour la justice internationale. Les témoignages poignants, comme celui d'Abdul Rahman, et les preuves photographiques mettent en lumière les atrocités commises dans les prisons syriennes. Bien que les accusés soient absents, ce procès est une étape importante vers la reconnaissance des crimes contre l'humanité et une lueur d'espoir pour les victimes et leurs familles. Le monde entier suit avec attention ce procès, espérant que justice sera rendue pour les atrocités commises en Syrie.

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