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L'ACTUALITÉ DE LA GRANDE ÎLE DEPUIS 1929

Photo du rédacteurVolanirina Razafindrafito

Tensions électorales: entre dominance du pouvoir et appel à la transparence


Alors que le climat politique à Madagascar devient de plus en plus tendu en vue des prochaines élections, la dynamique entre le président sortant, Andry Rajoelina, et le collectif des 11 candidats soulève des questions fondamentales sur l'équité, la transparence et la légitimité du processus électoral. La prédominance apparente de Rajoelina contraste fortement avec les aspirations du collectif pour une compétition électorale équilibrée, mettant en lumière un système politique en proie à des accusations de partialité et de répression.


La confiance dans le processus démocratique est mise à rude épreuve. Rajoelina, porté par une campagne énergique, semble ignorer les vents contraires, se plongeant dans une série d'activités de campagne avec l'assurance de celui qui prévoit une victoire imminente. À l'opposé, le collectif des 11 candidats poursuit sa lutte pour une élection transparente et impartiale, bien que leurs appels semblent se heurter à un mur d'indifférence, avec des marges de négociation de plus en plus étroites.


La tension a atteint un point culminant samedi dernier. Les partisans du collectif, rassemblés pour une manifestation pacifique, ont été confrontés à une démonstration de force par les sympathisants de Rajoelina, vêtus d'orange. Ces derniers, loin d'être des spectateurs passifs, ont adopté une posture agressive, semant l'intimidation parmi les rangs des manifestants du collectif. Ce schéma d'hostilité suggère une stratégie délibérée de dissuasion et de domination de l'espace politique.


Cette atmosphère électrique était palpable au meeting massif de Rajoelina au stade Malacam, un océan de partisans en orange démontrant leur soutien. Cependant, ce qui soulève la controverse, c'est le traitement préférentiel présumé de la Préfecture d'Antananarivo. Les allégations selon lesquelles le Général Angelo Ravelonarivo a favorisé Rajoelina, interdisant les manifestations du collectif tout en permettant au camp du président de se rassembler librement, jettent une ombre sur la neutralité des institutions étatiques.


Au cœur de ces événements se trouve une critique profonde du cadre juridique et démocratique de Madagascar. Des figures emblématiques comme l'artiste Dama du groupe Mahaleo soulignent l'utilisation des lacunes juridiques pour museler l'opposition et supprimer la dissidence. L'accusation est grave : le pouvoir en place manipulerait la législation non pas au service du peuple malgache, mais pour consolider sa propre autorité et servir les intérêts des élites.


Cette confrontation électorale révèle une crise plus profonde de la démocratie malgache. Elle met en évidence la nécessité d'un débat national sur la réforme des pratiques électorales et la garantie des libertés civiques. Sans une attention immédiate à ces questions, le risque n'est pas seulement une élection contestée, mais une érosion à long terme de la confiance du peuple dans ses institutions démocratiques.

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