Le trafic de minerais dans l'est de la République démocratique du Congo est un problème bien documenté, avec plus de 90% de l'or produit en RDC contrefait par les pays voisins, notamment le Rwanda et l'Ouganda, selon le Trésor américain.
Le trafic illégal de minerais dans l'est de la République démocratique du Congo prive le pays de bénéfices considérables, notamment des tonnes d'or, de tungstène, de tantale et d'étain. Le ministre des Finances congolais, Nicolas Kazadi, a estimé que cela équivaut à une perte annuelle d'un milliard de dollars. Selon Jacques Mukena, spécialiste de la gouvernance et de l'économie, le Rwanda serait le principal bénéficiaire de ce trafic. Les exportations du Rwanda et de l'Ouganda servent d'estimation pour la quantité de minerais qui traversent les voies illégales. La RDC ne dispose pas de raffinerie d'or, mais le Rwanda et l'Ouganda en ont une, ce qui leur permet d'exporter davantage que leur propre production.
Afin de lutter contre les exportations illégales d'or, la République démocratique du Congo s'est associée aux Émirats arabes unis pour créer Primera Gold DRC. Cette coentreprise vise à capturer formellement l'or extrait dans le Sud-Kivu. Jacques Mukena, spécialiste de la gouvernance et de l'économie, souligne que Primera Gold achète de l'or directement auprès des mineurs artisanaux en RDC et l'exporte aux Émirats, afin de rendre l'activité plus formelle et de ne plus dépendre du Rwanda et de l'Ouganda. Depuis son lancement en janvier, Primera Gold DRC a permis l'exportation de plus de 450 kg d'or artisanal, contre 34 kg l'année dernière. Alain Goetz, à la tête de la raffinerie d'or en Ouganda, a été ajouté sur la liste des sanctions de l'Union européenne à la fin de l'année, étant accusé de profiter du conflit armé dans l'est de la RDC et de se livrer au commerce illicite de mines d'or dans le pays.