Découvrez pourquoi le député calédonien Nicolas Metzdorf réclame une mise sous tutelle de la Nouvelle-Calédonie, en réponse à une situation chaotique et une économie en ruine.
Le député calédonien Nicolas Metzdorf a exprimé son désarroi et son inquiétude face à la situation en Nouvelle-Calédonie lors d'un échange en direct sur le réseau social X, organisé par MacronardsFM, le 19 mai 2024. En tant que rapporteur du projet de loi constitutionnelle sur le dégel du corps électoral, adopté par l'Assemblée nationale le 15 mai, Metzdorf a souligné l'urgence d'une intervention forte de l'État français.
La situation en Nouvelle-Calédonie
Décrivant une situation chaotique et une économie en ruine, Metzdorf a affirmé : « Nous sommes ruinés, nous n'existons plus. » Il a dénoncé les violences et les pillages perpétrés par des émeutiers aux cris racistes à Nouméa, exacerbant ainsi les tensions locales. Selon lui, l'insécurité et la destruction de nombreux commerces et entreprises nécessitent une réponse urgente et drastique de la part de l'État.
Une demande de mise sous tutelle
Metzdorf a appelé le président Emmanuel Macron à ne pas suspendre la réforme constitutionnelle sur le dégel du corps électoral, soulignant que le retrait du texte représenterait une défaite politique et morale pour la République française. « Si le président de la République retire son texte du Congrès de Versailles, je ne sais pas quoi dire aux gens. La France se couche. » En outre, il a proposé une mise sous tutelle de la Nouvelle-Calédonie, transformant le territoire en département pendant deux ou trois ans pour rétablir l'ordre et la stabilité.
Critiques envers les services de l'État
Le député a critiqué la gestion de la crise par les services de l'État, accusant le renseignement français de ne pas avoir anticipé l'explosion de violences du 13 mai. « On avait prévu des manifestations, des heurts, mais personne n’a prévu que cela se termine en guérilla urbaine. » Il a également évoqué un séparatisme alimenté par des puissances étrangères, mal identifié et mal géré par la France, désormais considérée comme une puissance moyenne.
La réaction de Marine Le Pen
Metzdorf a également réagi aux propos de Marine Le Pen, qui a demandé un référendum sur l'autodétermination pour les Kanak. « C’est très surprenant. Elle est considérée ici comme un rempart, et elle casse le rempart. » Selon lui, les habitants se sentent abandonnés et trahis, comparant leur situation à celle des pieds-noirs d'Algérie. Cette déclaration a intensifié le sentiment de désespoir et de trahison parmi les loyalistes calédoniens.
Le contexte historique et politique
La Nouvelle-Calédonie, territoire français d'outre-mer, est depuis longtemps au cœur de tensions entre loyalistes, souhaitant rester sous la souveraineté française, et indépendantistes, majoritairement Kanak, réclamant l'indépendance. Les référendums de 2018, 2020 et 2021 ont rejeté l'indépendance, mais les divisions restent profondes. Le dégel du corps électoral est une réforme controversée visant à élargir le droit de vote aux résidents de longue date, un point de discorde majeur entre les deux camps.
Perspectives et prochaines étapes
La demande de mise sous tutelle formulée par Nicolas Metzdorf représente une solution radicale visant à rétablir l'ordre et la stabilité en Nouvelle-Calédonie. Cependant, elle risque de susciter de vives réactions, tant en Nouvelle-Calédonie qu'en métropole. Les prochaines semaines seront cruciales pour déterminer si l'État français répondra à cet appel désespéré et comment il gérera les tensions croissantes dans le territoire.
La situation en Nouvelle-Calédonie est un défi complexe pour la République française, nécessitant une approche équilibrée et sensible. Le cri d'alerte de Nicolas Metzdorf souligne l'urgence d'une intervention et d'un soutien renforcé pour les habitants du territoire, afin de naviguer à travers cette période tumultueuse et de trouver une solution durable aux conflits qui divisent la région.