La gauche française se déchire à une semaine des européennes. Entre socialistes, insoumis, communistes et écologistes, les tensions montent.
Le dernier week-end avant les élections européennes a été marqué par des affrontements verbaux entre les factions de la gauche française. À Marseille, Toulouse et Paris, les socialistes, « insoumis », communistes et écologistes ont échangé des attaques plus ou moins virulentes, laissant présager une recomposition difficile après le scrutin.
La tension monte à gauche
Alors que l'élection européenne approche à grands pas, la tension au sein de la gauche française est palpable. Une partie de l’électorat demeure indécise, rendant les affrontements entre les différentes factions de gauche encore plus intenses. Les meetings du week-end dernier ont vu des échanges vifs entre les leaders et leurs partisans.
Les écologistes en difficulté
Dimanche 2 juin, environ 1 600 militants se sont rassemblés aux Docks d’Aubervilliers pour soutenir la candidate écologiste Marie Toussaint. En difficulté dans les sondages, Toussaint n’a pas hésité à critiquer sévèrement Jordan Bardella du Rassemblement National, le qualifiant de « fasciste bien coiffé, avec des costumes ajustés ». Elle a également attaqué la gauche, notamment La France insoumise (LFI), pour avoir dilué les idées écologistes.
La France insoumise et l’appel à l’union
Manon Aubry, de LFI, avait précédemment appelé les électeurs écologistes à reporter leurs voix sur la liste « insoumise », ce qui a provoqué une réaction acerbe de Marie Toussaint. Elle a dénoncé cette invitation comme une preuve de la « guerre des gauches », qu’elle considère comme une erreur stratégique, appelant à une nécessaire réunification après le scrutin du 9 juin sans chercher à jouer « l’hégémonie ».
Le PS et place publique tracent des lignes
Raphaël Glucksmann, candidat de Place Publique et du Parti socialiste (PS), a quant à lui affirmé que cette élection doit « trancher les lignes », rebattant ainsi les cartes à gauche après la présidentielle de 2022. Il a mis en avant la nécessité de redéfinir le centre de gravité de la gauche, alors que la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) avait éclaté après les massacres du Hamas en Israël en octobre 2023.
Les communistes rejetant les deux gauches
À Marseille, Léon Deffontaines, candidat du Parti communiste français, a rejeté les deux gauches dominantes : la « gauche libérale » de François Hollande et la « gauche outrancière » de LFI. En les accusant de tourner le dos aux travailleurs et de chercher à diviser, il a marqué une position distincte et critique vis-à-vis des autres factions de gauche.
Une recomposition chaotique en perspective
Les échanges acerbes de ce dernier week-end de campagne laissent entrevoir une recomposition difficile et potentiellement chaotique au sein de la gauche après les élections européennes. Les divergences idéologiques et stratégiques sont profondes, et les rivalités personnelles exacerbent les tensions. La gauche française devra surmonter ces divisions pour espérer retrouver une cohésion nécessaire à son influence politique future.